Objet : Vœu de solidarité avec les défenseurs du droit à l’eau
Monsieur le Maire expose :
A la fin des années 1990, la revendication du droit humain à l’eau est apparue comme l’alternative à la marchandisation et à la privatisation de l’eau dans le monde. En France, cette idée a été portée par Danielle Mitterrand et la Fondation France Libertés.
En 2008, la Coordination Eau Ile-de-France a été créée pour agir en faveur du droit humain à l’eau, de la gestion publique de l’eau, d’une place des usagers citoyens au cœur des décisions et de la préservation de la ressource.
Le 28 juillet 2010, l’Assemblée générale des Nations Unies a reconnu le droit humain fondamental à l’eau et à l’assainissement.
En avril 2013, la loi dite Brottes a interdit les coupures d’eau pour impayés, dans les résidences principales, tout au long de l’année et sans conditions de ressources.
Après la parution du décret d’application de la loi Brottes en février 2014, la Coordination Eau Ile-de-France publie l’information sur son site web. Rapidement de nombreux témoignages et appels à l’aide affluent. La Coordination se fait épauler par la Fondation France Libertés dans le combat qui s’amorce. Un formulaire est mis en place sur les sites web des deux organisations pour recueillir les témoignages et aider les personnes en difficulté.
En trois ans, les deux organisations ont recueilli plus de 1300 témoignages de coupures d’eau et de réduction de débit. Elles ont eu gain de cause en justice, du Tribunal d’Instance au Conseil Constitutionnel qui a validé l’interdiction des coupures d’eau. Toutes les décisions de justice confirment l’interdiction des coupures d’eau et des réductions de débit.
La plupart des entreprises, publiques comme la Noréade ou privées comme Suez, ont cessé les coupures d'eau, après avoir été condamnées par les tribunaux. Veolia qui a subi 4 condamnations de notre part et plusieurs autres de la part d'associations locales en province, continue à ignorer la loi. En mars 2017, les deux organisations ont à nouveau assigné par deux fois la multinationale au tribunal.
Les deux organisations ont également encouragé les collectivités locales à refuser les avenants à leur contrat de délégation de service public proposé par Veolia. Ils comportent parfois des dispositions illégales, telles que les réductions de débit, et de nouvelles ponctions financières pour les collectivités et pour les usagers.
Veolia veut faire taire les défenseurs du droit à l’eau.
Ayant échoué sur tous les terrains légaux, Veolia tente une nouvelle manœuvre : faire taire les défenseurs du droit à l’eau en engageant des poursuites en diffamation contre les dirigeants des deux organisations. Veolia a déposé 4 plaintes contre le directeur de la Fondation France Libertés et le directeur de la Coordination Eau Ile-de-France. Cette attaque s’en prend aux personnes physiques qui composent les associations. C’est une agression méthodique, en cascade, avec quatre assignations différentes qui recoupent pourtant les mêmes accusations.
Veolia choisit ainsi de se battre sur le terrain de la liberté d’expression, avec un objectif clair : épuiser financièrement les associations et les détourner de leurs missions habituelles. C’est pourquoi elles ont un besoin impératif du soutien des citoyen-nes et des collectivités.
LE CONSEIL MUNICIPAL
Entendu l’exposé de Monsieur le Maire,
Après en avoir délibéré,
DECIDE par 31 voix pour et 1 voix contre d’exprimer son soutien aux défenseurs du droit humain à l’eau.
- de demander au PDG de Veolia, d’abandonner les poursuites à l’encontre du directeur de la Fondation France Libertés et du directeur de la Coordination Eau Île-de-France et d’appliquer la loi et de renoncer aux coupures d’eau et aux réductions de débit.
Le Conseil municipal de Limay s’engage à attribuer une subvention exceptionnelle pour les deux associations pour les aider à faire face.
FAIT ET DELIBERE EN SEANCE PUBLIQUE, les jours, mois et ans susdits et ont signé les membres présents.
Le Maire,
E. ROULOT
Le 31 mai 2017.